Santé

Effets indésirables de la 5G : impacts et conséquences sur la santé

En 2020, l’Agence nationale de sécurité sanitaire a reçu plus de 200 signalements d’effets indésirables présumés liés à l’arrivée de la 5G, un chiffre inédit pour une technologie de télécommunication. Malgré des normes internationales strictes sur l’exposition aux ondes électromagnétiques, les débats persistent entre organismes de santé, chercheurs et associations.Certaines études évoquent des effets biologiques mesurables, tandis que d’autres soulignent l’absence de preuve d’un danger avéré. Les autorités sanitaires mondiales multiplient les évaluations, confrontées à l’évolution rapide des usages et à la pression de l’opinion publique.

Comprendre la 5G et les ondes électromagnétiques : fonctionnement, spécificités et différences avec les générations précédentes

La 5G ne se contente pas d’améliorer l’existant : elle impose un saut technique, en s’appuyant sur des radiofréquences classiques mais aussi sur des ondes millimétriques jusque-là inédites dans nos usages quotidiens. Situées dans la bande des 24 à 52 GHz, elles autorisent des débits fulgurants et une réactivité presque instantanée. Leur portée, en revanche, reste limitée. Plusieurs points d’accès et de nouvelles antennes relais doivent donc pulser leur signal au plus près des utilisateurs.

Les ondes électromagnétiques de la 5G sont dites non-ionisantes : incapables de casser les molécules de l’ADN, à l’inverse des rayons X ou gamma. Nous vivons déjà cernés par d’autres radiofréquences (Wi-Fi, radio, télévision). Ce qui marque un tournant, c’est cette multiplication des ondes millimétriques, stoppées net par la surface de la peau et incapables de franchir efficacement les murs ou arbres épais.

La 5G introduit par ailleurs les antennes dites « adaptatives », capables de concentrer le signal sur les terminaux sollicités, limitant mécaniquement le rayonnement dans les autres directions. Pour ce déploiement massif, la réglementation française s’aligne sur les standards internationaux, garantissant un encadrement resserré des champs électromagnétiques.

Voici les éléments centraux à retenir sur la spécificité de la 5G :

  • La 5G fusionne plusieurs bandes de fréquences, allant des basses (700 MHz à 3,5 GHz) aux ondes millimétriques.
  • Le maillage du territoire s’intensifie : davantage d’antennes, mais chacune émet à relativement faible puissance.
  • L’exposition la plus marquée aux radiofréquences reste celle qui accompagne l’usage du téléphone mobile, bien plus que la proximité avec une antenne.

Quels sont les effets potentiels de la 5G sur la santé ? Un état des connaissances scientifiques

L’essor de la 5G relance toutes les préoccupations liées à l’impact sanitaire des radiofréquences. Aujourd’hui, le contact direct avec le téléphone portable demeure la principale source d’exposition. Les antennes disséminent seulement un rayonnement d’arrière-plan, très en retrait par rapport à celui émis par l’appareil collé à l’oreille.

Du côté des faits scientifiques, l’échauffement de la peau et des tissus superficiels (effet thermique) a été mesuré. Mais dès que les valeurs réglementaires sont respectées, ce phénomène reste modéré, sans retentissement démontré pour la santé. Les seuils de sécurité, fixés à large fourchette, reprennent les lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé et des instances nationales. Quant aux ondes millimétriques caractéristiques de la 5G, leur action s’arrête à la surface de la peau, elles ne traversent pas profondément le corps.

Aucune donnée scientifique solide n’a permis d’établir une corrélation entre exposition aux champs électromagnétiques de la 5G et survenue de cancers ou maladies chroniques chez l’humain, tant que l’on reste sous les limites définies. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) classe les radiofréquences dans la catégorie « peut-être cancérogènes » : prudence de rigueur, mais pas d’accusation formelle faute d’indice probant.

L’électrohypersensibilité illustre toute la complexité du dossier. Certains évoquent maux de tête, troubles du sommeil, sensation d’oppression. En laboratoire, il est difficile de relier ces symptômes à l’exposition mesurée. Les études, pour l’heure, peinent à prouver une causalité directe. Mais la recherche poursuit son cours, bien décidée à lever les incertitudes qui alimentent le doute.

Jeune homme en costume anxieux regardant son smartphone

Entre craintes, études et recommandations : que disent les autorités et les experts sur les risques liés à la 5G ?

Depuis ses débuts, la 5G s’accompagne d’un chassé-croisé d’enquêtes, d’expertises et de prises de parole. Les autorités sanitaires préfèrent s’en tenir aux données objectivées : pas d’effet sanitaire avéré sous les seuils fixés, affirment encore l’Agence nationale de sécurité sanitaire, l’Organisation mondiale de la santé ou la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants.

En France, les références européennes servent de garde-fou. Les contrôles réalisés sur site, y compris dans les secteurs les plus équipés, montrent des niveaux d’exposition bien en-dessous des plafonds autorisés. Même constat au niveau de l’Union européenne : tant que les seuils sont respectés, aucun risque n’a été mis en évidence à ce stade. Le CIRC, lui, campe sur la catégorie « peut-être cancérogène », mais précise l’absence de certitude.

Des scientifiques et responsables publics militent pour instaurer une pause, ou souhaitent abaisser encore la tolérance réglementaire, jugeant certains aspects de la question et des données toujours trop flous. Les grandes agences parient, elles, sur une surveillance constante et de nouvelles recherches. Personne, aujourd’hui, ne réclame la fin de la 5G, ni n’accrédite l’idée d’une causalité avec l’épidémie de Covid-19, une rumeur scientifiquement écartée.

La France opte pour la prudence organisée, le regard tourné vers la littérature scientifique mondiale. Les rapports publiés régulièrement détaillent précisément les mesures de champs électromagnétiques autour de la 5G. Pour le citoyen, chacun de ces documents permet de situer le débat à hauteur d’humain : chiffres à l’appui, vérifications publiques et méthodologie transparente.

Au bout du compte, le débat sur la 5G reste vif. Les innovations techniques filent, les controverses persistent. Reste à voir comment la société acceptera, ou non, ce nouvel environnement, et comment chacun apprivoisera ces ondes qui accompagnent durablement la vie connectée.